Glossaire - Vocabulaire - Définitions - Notions

ABCD EFGHIJK LMNOPQR STUVWXYZ

Aléa moral - Anti-sélection - Anticipations rationnelles - Assistantielles (prestations) - Assurantielles (prestations)

Beveridgien - Bismarckien - Bretton Woods - BRIC(S) - Bulle

Capital Humain - Capitalisation (retraite par) - CDO (Collateralized debt obligations) - Compétitivité - Concentration - Concurrence - Croissance Economique - Culture

Décile - Déficit public - Déflation - Dépression - Désinflation - Dette publique - Dette (plafond de la dette aux Etats-Unis) - Développement - Développement durable - Economie dominante - Efficience - Equité - Exubérance irrationnelle

Faits Stylisés - Flash trading

Gini (coefficient de)

Habitus - Hedge funds - Horizontale (redistribution)

Innovation - Institutions

LBO (Leveraged buy-out)

Médiane - Microcrédit - Monnaie Internationale - Mutualisation

Nationalisme économique - Niveau de vie

Option - Organisation

Paradoxe de Triffin - Paritarisme - Phineas Gage - Prêteur en dernier ressort - Produit dérivé - Protectionnisme

Rapport interdécile - Récession - Réforme paramétrique (systèmes de retraite) - Réforme structurelle (systèmes de retraite) - Répartition (système de retraite) - Risque - Sélection

Subprime - Swap

Titrisation

Universelles (prestations)

Valeur fondamentale (d'un actif) - Verticale (redistribution)

Working poor - Working rich

A

Aléa moral

Risque qu’un individu change son comportement après la conclusion d’un contrat, dans un sens défavorable pour l’autre contractant.

Ce risque survient dans des situations d’asymétrie d’information, comme le risque d’anti-sélection.

Exemple 1 : contrat d'assurance.

Risque que l’assuré (demandeur de prestations contingentes à la survenance d'un risque) diminue son autoprotection, augmentant ainsi la probabilité d’occurrence des événements couverts par l’assureur (offreur de prestations).

Côté demande : entre assuré et assureur

        aléa moral «ex ante» (négligence)

        aléa moral «ex post» ( gonfler, tricher sur les dépenses réelles)

Côté offre : entre offreur de soins et assurés

        «aléa moral» «ex post» (trop de médicaments prescrits)

 Exemple 2 : contrat de travail.

Anti-sélection

Dans le cadre de relations assureurs-assurés, tendance du système d’assurance à ne couvrir que les risques élevés. Les gens qui ont les risques les plus faibles vont choisir de ne pas s’assurer, le problème pour les assureurs c’est d’avoir des clients qui sont ceux qui ont les risques les plus élevés.

Ce phénomène est lié aux asymétries d’information au même titre que les phénomènes de sélection et d’aléa moral.

Anticipations rationnelles

Prévisions formées par des agents rationnels qui connaissent le modèle de fonctionnement de l'économie, toutes les valeurs passées et présentes des variables économiques pertinentes, et les distributions de probabilités de ces variables. (dico nathan)

Assistantielles (prestations)

Elles ne reposent pas sur une logique contributive, ce n’est pas le fait d’avoir contribué au préalable qui ouvre le droit à une prestation de type assistantiel. Elles sont caractéristiques des systèmes béveridgiens.

On y a le droit en fonction de la situation (c’est pourquoi ces prestations ne sont pas toujours universelles) qui est généralement définie en fonction du revenu de la personne.

Prestation sous condition de ressources. La seule condition : Les ressources ne doivent pas dépasser un certain seuil.

En France, quels types de prestations sont assistantielles ?

-         Le RMI

-         l’aide aux parents isolés

-         L’aide adulte handicapé

-         L’allocation de solidarité spécifique du chômage (qui est un peu particulière)

-         Beaucoup d’aides au logement

-    Leur logique première est de redistribuée de façon verticale

Assurantielles (prestations)

Elles sont délivrées par les systèmes d’assurance sociale, pour y avoir droit il faut y avoir contribué. Elles sont soumises à une contribution préalable (cotisation sociale) et le droit à la prestation est généralement proportionnel à la contribution préalable (logique contributive). C’est un principe caractéristique des systèmes bismarckiens.

Ce sont des prestations de type maladie, retraite ainsi que les prestations chômage qui toutes reposent sur une logique contributive.

Pour y avoir droit il faut avoir cotisé, contribué

Ces prestations impliquent une redistribution aussi horizontale et verticale

Elles ne sont donc pas forcément calculées par le principe de la neutralité actuarielle.

Les prestations assurantielles se distinguent des prestations assistantielles. Elles ne sont a priori pas des prestations universelles.

B

Beveridgien

Système de protection sociale dans lequel toute la population a droit à des prestations sociales (santé, retraite…). Financement par impôt. Logique d’assistance. S’oppose au système bismarckien.

Cas des retraites :

Les systèmes mixtes Beveridge-Bismarck

Suède avant réforme

Régime de base béveridgien(financé par impôt et prestation universelle forfaitaire)

Régime complémentaire obligatoire bismarckien(cotisations sociales et pensions proportionnelles au salaire)

Bismarckien

Système de protection sociale dans lequel les prestations sociales (santé, retraite…) auxquelles un individu a droit sont conditionnées par une contribution préalable de cet individu (versement de cotisations sociales). Logique assurantielle. S’oppose au système béveridgien.

Cas des retraites, Régime assurantiel classique :

i) droits définis en fonction des annuités et d’un taux de remplacement prédéfini (en Fr: régime de base)

ii) droits définis en fonction de « points accumulés» (en F: régimes complémentaires)

iii) généralement : pensions de reversion (logique bismarckienne des droits dérivés)

Les systèmes de retraite à dominante bismarckienne :

système par répartition

France, Allemagne, Italie : «assurance sociale»

Intégration d’une logique assistantielle (ex. minimum vieillesse)

Assurances complémentaires

Bretton Woods

Ville des Etats-Unis (New Hampshire) où se déroula une conférence réunissant 44 Etats en juillet 1944. Elle s’achève par la signature d’accords sur les relations internationales de change et de paiement avec pour finalité la stabilité des monnaies. A cette conférence, les délégations française, anglaise et américaine étaient respectivement représentées par Pierre Mendès France, John Maynard Keynes et Harry Dexter White. C’est le plan de ce dernier qui l’emporta. Ces accords ont mis en place le système monétaire international en vigueur jusqu’en 1971 et ont donné naissance à des institutions financières internationales comme le FMI ou la Banque Mondiale. A partir de 1971, le système de Bretton Woods vacille puis s’effondre en 1973. L’abandon des changes fixes et le passage au flottement sont officialisés par les accords de la Jamaïque de 1976.

BRIC(S)

Apparu au début des années 2000, l'acronyme BRIC désignait les principaux pays émergents que sont le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine. Ces pays organisent des sommets depuis 2009. En décembre 2010, l'acronyme devient BRICS après que la Chine ait proposé à la première économie africaine de rejoindre ce club informel. Cet élargissement est officialisé en avril 2011 au sommet de Sanya en Chine.

Notons que d'autres acronymes sont également utilisés pour désigner les économies de marché émergentes : IBSA (Inde, Brésil et Afrique du Sud), CIVETS (Colombie, Indonésie, Viet Nam, Egypte, Turquie et Afirque du Sud), MIST (Mexique, Indonésie, Corée du Sud et Turquie).

Bulle

Situation dans laquelle il y a déconnexion entre le prix d'un actif et sa valeur fondamentale.

- C

Capitalisation (retraite par)

Système de retraite dont le principe de base est : actifs d’aujourd’hui cotisent pour retraités de demain (= pour eux-mêmes)

Accumulation d’un capital mais non transmissible = différence fondamentale avec simple épargne privée

Gestion de cette épargne collective par des Fonds de pension

S’oppose au système de répartition.

Exemples de systèmes mixtes avec pilier capitalisation

UK: régime de base béveridgien(au départ, mais ensuite condition de contribution) + régime complémentaire bismarckien+ régime par capitalisation (entreprise)

Pays-Bas: régime de base béveridgien+ régime par capitalisation (partenaires sociaux)

Etats-Unis: régime de base bismarckien+ régime par capitalisation (entreprise)

Capital humain

Ensemble des capacités, connaissances et compétences valorisables économiquement incorporées aux individus. Cet ensemble regroupe à la fois la force physique, l'intelligence, la santé, les savoirs et les qualifications.

Les auteurs à l'origine de l'introduction de cette notion en économie sont Gary Becker (Becker (1964)), Jacob Mincer (1958) et Theodore Schultz (1961). Becker reçoit le Prix Nobel d'économie en 1992. Au niveau microéconomique, chaque individu est vu comme ayant la possibilité ― au-delà du capital humain inné, de celui transmis par la famille et de celui accumulé au sein du cursus scolaire obligatoire ― d'arbitrer entre une utilisation immédiate de son capital (emploi salarié) et un investissement en capital humain (éducation, formation). Investir dans le capital humain engendre deux types de coûts : un coût réel (les dépenses liées à la formation) et un coût d'opportunité (le temps mobilisé pour la formation est un temps de travail perdu). Cependant, cet investissement augmente, à terme, la productivité du travailleur, donc son salaire. Les différences de salaires entre les travailleurs s'expliquent par des différences de capital humain. Au niveau macroéconomique, les différences de niveau de production et de croissance s'expliquent en partie par des différences de niveau et d'investissement en capital humain.

Parler de capital humain revient à considérer que le travailleur n'est pas dans une situation différente de celle qui possède un capital physique. Ce travailleur peut lui aussi accumuler et faire fructifier son capital. Nous sommes donc très loin d'une approche marxiste opposant ceux qui possèdent les moyens de production et ceux qui ne possèdent que leur force de travail. Ainsi, selon le sociologue Alain Bihr "individualiste voire psychologisante, la notion de capital humain dissout tous les rapports sociaux et les déterminismes plus ou moins puissants qui les affectent dans le volontarisme de la mobilisation de soi" (Le Monde Diplomatique, Décembre 2007).

CDO (Collateralized debt obligations) (titres adossés à des obligations et des dettes)

Titres adossés à des portefeuilles de créances diverses (créances bancaires, crédit immobilier, crédit à la consommation...)

Titres devenus célèbres depuis la crise des subprimes, ils sont issus de la titrisation, notamment de la titrisation de crédits immobiliers subprimes. Le caractère hétérogène de leur support (créances diverses) contribue à leur opacité, donc à la difficulté de leur évaluation.

Compétitivité

Capacité d'une nation à améliorer durablement le niveau de vie de ses habitants et à leur procurer un haut niveau d'emploi et de cohésion sociale.

Au sens courant, être compétitif c'est être susceptible de supporter la concurrence avec les autres. C'est dans ce sens que l'on appréhende généralement la compétitivité des entreprises. Dans ce cas, la compétitivité est relative à la capacité à soutenir la compétition avec les autres. Sa mesure se fait notamment par l'évolution des parts de marché. Ses déterminants sont alors les coûts de production (compétitivité prix) ainsi que l'innovation et la qualité qui permettent de gagner des parts de marché autrement qu'en bénéficiant d'un différentiel de prix de vente favorable (compétitivité hors-prix). Au niveau d'un nation, la notion de compétitivité est plus problématique. D'abord, parce que si les entreprises ont un impératif de compétitivité (l'entreprise non 'performante' risque de disparaître), la "compétitivité nationale " est une "dangereuse obsession" (Krugman (1994) et premier chapitre de La Mondialisation n'est pas coupable) assimilable à la vision mercantiliste d'un commerce international où les gains des uns se font grâce aux pertes des autres. Ensuite, parce que pour une nation, si la compétitivité peut être un moyen, elle n'est pas une fin ; d'où l'accent, dans la définition, sur le niveau de vie, le bien-être social et le développement durable.

En savoir plus : de Kerviler (2011), La compétitivité : enjeu d'un nouveau modèle de développement, Avis du Conseil Economique, Social et Environnemental ; Debonneuil et Fontagné (2003), Compétitivité, Rapport du Conseil d'Analyse Economique

Concentration

Processus au cours duquel la taille des unités de production (établissement, société, groupe) s’accroît et le poids relatif des unités les plus importantes s’accentue.

Ce processus tend :

- à une plus grande efficacité (production par tête),

- et/ou une plus grande rentabilité (profit par unité de capital),

- et/ou une extension de pouvoir. (Dictionnaire Nathan)

Concurrence

« Rivalité entre plusieurs personnes, plusieurs forces poursuivant un même but. », ou, dans un sens plus économique, « Rapport entre producteurs, commerçants qui se disputent une clientèle. » (Petit Robert)

Croissance économique

" Augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels." (François Perroux, Dictionnaire Economique et Social, Hatier, 1990)

Culture

Manières de faire, de sentir, de penser propres à une collectivité humaine.

 − D

Décile

Les déciles sont les valeurs qui partagent une distribution (de salaires, de revenus, etc.) en dix parties égales.

Il y a donc neuf déciles (D1, D2, ..., D9). Pour une distribution de salaires par exemple, le premier décile (D1) est le salaire au-dessous (au-dessus) duquel se situent 10% (90%) des salaires. D5 est la médiane.

Thème associé : Inégalités. Notions associées : Coefficient de Gini, Médiane, Rapport interdécile.

Déficit public

Il y a déficit public lorsque, sur un an, les administrations publiques voient le montant de leurs dépenses (de fonctionnement, d'investissement, de redistribution) dépasser le montant de leurs ressources (impôts, taxes, cotisations, recettes de privatisations...).

A ne pas confondre avec la dette publique, ni avec le déficit budgétaire.

Un des critères de convergence (pour les pays candidats à l'entrée dans la zone euro) du traité de Maastricht est un déficit public inférieur à 3% du PIB. Cette règle est reprise dans le pacte de stabilité et de croissance (pour les pays membres de la zone euro).

Déflation

Baisse du niveau général des prix (taux d'inflation négatif) sur une période significative.

A ne pas confondre avec la désinflation. On parle ainsi de la déflation des années 1930 mais de désinflation pour la période couvrant les années 1980 et 1990 (un risque de déflation apparaissant vers la fin de la période et s'accentuant avec la crise des subprimes).

Dépression

Au moins 2 acceptions possibles : récession sévère et/ou prolongée ou phénomène structurel de long terme. Dans le 1er cas (exemple de la dépression des années 1930), les critères sont une chute du produit intérieur brut de plus de 10% ou une récession durant plus de trois ans. Dans le second cas (Grande Dépression de la fin du XIXème siècle), diverses mutations structurelles et institutionnelles accompagnent un ralentissement durable de la croissance, un chômage persistant...

Thème associé : Crises. Notions associées : Récession.

Désinflation

Décélération de l'inflation (taux d'inflation de plus en plus faible mais restant positif).

A ne pas confondre avec la déflation.

Dette (plafond de la dette aux Etats-Unis)

Trouvant son origine en 1917 puis, sous sa forme actuelle, en 1939(*), le plafond de la dette renvoie aux lois ou amendements devant être votés par le Congrès américain pour permettre le dépassement du plafond voté antérieurement.
Dans le cas où le Congrès refuse de voter un nouveau plafond (**), le Trésor ne pouvant émettre de nouveau titres, des coupes brutales dans ces dépenses deviennent inévitables, sans quoi le pays se trouverait en défaut de paiement, c'est-à-dire dans l’incapacité de faire face aux échéances liées à l’arrivée à maturité des titres de dette émis auparavant.
(*) Avant 1917, toute émission de dette faisait l’objet d’un vote du Congrès. En 1917, l’engagement dans la Première guerre mondiale impliquant des dépenses futures incertaines, ce sont des enveloppes d’émissions pour différents types (maturités) de titres qui allaient être votées. En 1939, le système fut simplifié : allait désormais être votée une limite globale sur le montant de la dette fédérale (le plafond de la dette), toutes maturités confondues.
(**) Quelques épisodes de tensions entre le gouvernement fédéral et le Congrès :
- 1953 : le Trésor dû prendre des mesures d’urgence pour éviter le défaut de paiement, Eisenhower n’obtenant finalement un relèvement du plafond qu’en 1954.
- 1985 : le Congrès majoritairement démocrate dénonce les dépenses du gouvernement Reagan, principalement les dépenses militaires (financement du programme « guerre des étoiles »)
- 1995 : gouvernement Clinton: paralysie du gouvernement fédéral pendant 3 semaines,
fermeture de certaines administrations.

Dette publique

Montant de l'endettement des administrations publiques.

Il s'agit donc de l'ensemble des engagements financiers, à court, moyen et long terme pris par l'ensemble des administrations publiques (Etats, Organismes divers d'administration centrale, Collectivités territoriales et Organismes divers d'administration locale, organismes de sécurité sociale).

Contrairement au déficit public qui est un flux, la dette publique est, comme toutes les dettes, un stock. C'est le résultat de l'accumulation des déficits sur les périodes antérieures.

Un des critères de convergence du traité de Maastricht est une dette publique inférieure à 60% du PIB. Cette règle est reprise dans le pacte de stabilité et de croissance.

Développement

Ensemble de transformations des structures et des institutions économiques (secteurs…), démographiques (urbanisation, salarisation…), sociales et culturelles (mentalités, comportements…) qui soit :

- accompagnent la croissance économique : définition positive et n’impliquant aucun lien de causalité particulier avec la croissance.

- permettent de faire croître durablement la quantité de biens et de services produits (définition proche de celle de Perroux) : définition positive impliquant le lien de causalité croissance =>  développement.

« le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rend apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel global. » (François Perroux, Dictionnaire Economique et Social, Hatier, 1990). Cette définition convient davantage à des pays en développement qu’à des pays développés. La définition suggère en effet que ces derniers sont censés avoir déjà opéré ces changements mentaux et sociaux.

- permettent une amélioration du bien-être de la population : définition normative n’impliquant aucun lien de causalité particulier en croissance et développement.

- L’horizon temporel : selon que l’on s’intéresse au bien-être des générations actuelles uniquement ou que l’on inclut également les générations futures, cette définition normative pourra éventuellement s’entendre au sens de développement durable.

Développement durable

Selon la définition proposée en 1987 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, le développement durable est « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».

 Au deuxième Sommet de la Terre, à Rio de Janeiro en 1992, cette définition a été modifiée avec l’ajout des « trois piliers » qui doivent être conciliés dans une perspective de développement durable : progrès économique, équité sociale et préservation de l'environnement.

E

Economie dominante

Selon Paul Bairoch (Victoires et déboires, Tome III, p.410) :

1) économie constituant la première puissance économique d'un ensemble de pays (mesurée par le volume du PNB),

2) économie représentant une proportion significative de la puissance ou du potentiel économique de cet ensemble,

3) économie intervenant massivement dans le domaine des relations économiques et financières internationales (commerce extérieur, investissements, etc.).

Ainsi, durant les dernières décennies du XVIIIe siècle et une grande partie du XIXe siècle, le Royaume-Uni a été une économie dominante. A la fin du XIXe siècle, le Royaume-Uni, bien qu'ayant perdu son statut de première puissance économique mondiale, reste l'économie dominante du fait du rôle dominant de la livre sterling, de la 'City' de Londres ainsi que des investissements étrangers britanniques. Les Etats-Unis deviennent la première puissance économique dans le dernier tiers du XIXe siècle mais ne deviennent l'économie dominante qu'après la Deuxième guerre mondiale, du fait d'une prédominance commerciale (exportations et importations) et financière (investissements directs à l'étranger) plus tardive.

Efficacité-Efficience

L'efficacité se mesure au travers de l'adéquation entre les moyens mis en oeuvre (telle action individuelle, telle politique, tel procédé, etc.) et les objectifs poursuivis. Une politique de santé, par exemple, pourra être considérée comme efficace si elle permet d'allonger l'espérance de vie.

L'efficience se mesure en rapportant les résultats des moyens mis oeuvre et les coûts. Par exemple, Messerlin (2001) estime que les mesures protectionnistes ont permis de sauver 400000 emplois directs. Ces mesures sont donc efficaces. Cependant, l'auteur estime également que le coût de ces mesures s'élève à 220000 euros par emploi sauvé. Il est donc possible de douter de l'efficience de ces mesures.

L'efficience s'appréhende souvent au travers du critère de Pareto.

Renvoie au dilemme équité – efficacité : faire évoluer un système de protection sociale dans le sens d’une plus grande justice sociale peut se faire au détriment de l’efficacité (c’est l’image du sceau percé utilisé pour transporter de l’eau des riches vers les pauvres, image utilisée par Okun). Néanmoins, Il n'y a pas toujours contradiction entre efficacité et justice sociale. Keynes : réduire les inégalités améliore l'efficacité car, les ménages à bas revenus ayant une propension à consommer plus forte que les ménages à hauts revenus, la redistribution verticale favorise la consommation donc la demande (donc l’activité économique lorsque l'économie est contrainte par la demande).

Efficience

Renvoie à l’efficacité, c’est quelque chose qui est adapté à un objectif que l’on s’est donné.

L’efficacité renvoie au degré d’adaptation des moyens mis en œuvre.

Moyens plus ou moins efficaces -à renvoient au rapport qualité-prix, questionnement du rapport coût/bénéfice

La question de l’efficacité doit se poser pour l’économiste en termes de cout/bénéfice, 

L’efficience renvoie donc au meilleur rapport coût/bénéfice. Elle suppose l’absence de gaspillage (de ressources).

Renvoie au dilemme équité – efficacité : faire évoluer un système de protection sociale dans le sens d’une plus grande justice sociale peut se faire au détriment de l’efficacité (c’est l’image du sceau percé utilisé pour transporter de l’eau des riches vers les pauvres, image utilisée par Okun). Néanmoins, Il n'y a pas toujours contradiction entre efficacité et justice sociale. Keynes : réduire les inégalités améliore l'efficacité car, les ménages à bas revenus ayant une propension à consommer plus forte que les ménages à hauts revenus, la redistribution verticale favorise la consommation donc la demande (donc l’activité économique lorsque l'économie est contrainte par la demande).

Efficience

Renvoie à l’efficacité, c’est quelque chose qui est adapté à un objectif que l’on s’est donné.

L’efficacité renvoie au degré d’adaptation des moyens mis en œuvre.

Moyens plus ou moins efficaces -à renvoient au rapport qualité-prix, questionnement du rapport coût/bénéfice

La question de l’efficacité doit se poser pour l’économiste en termes de cout/bénéfice, 

L’efficience renvoie donc au meilleur rapport coût/bénéfice. Elle suppose l’absence de gaspillage (de ressources).

Renvoie au dilemme équité – efficacité : faire évoluer un système de protection sociale dans le sens d’une plus grande justice sociale peut se faire au détriment de l’efficacité (c’est l’image du sceau percé utilisé pour transporter de l’eau des riches vers les pauvres, image utilisée par Okun). Néanmoins, Il n'y a pas toujours contradiction entre efficacité et justice sociale. Keynes : réduire les inégalités améliore l'efficacité car, les ménages à bas revenus ayant une propension à consommer plus forte que les ménages à hauts revenus, la redistribution verticale favorise la consommation donc la demande (donc l’activité économique lorsque l'économie est contrainte par la demande).

Equité

La notion de l’équité renvoie à la morale et ce qui est considéré comme juste. Ces définitions précises dépendent des conceptions de la justice retenues.

Exemples concernant les retraites :

L’équité intra-générationnelle

Equité «actuarielle»(justice «commutative») : chacun reçoit en moyenne ce qu’il a versé

Equité «horizontale» (justice «distributive», i.e. solidarité) : à revenu donné : les «bas risques» (i.e. Esp(vie) faible) subventionnent les «hauts risques» (i.e. Esp(vie) élevée)

Equité verticale(justice «distributive», i.e. solidarité) : les hauts revenus subventionnent les bas revenus

L’équité inter-générationnelle

Concerne que le système de répartition

Capitalisation : chaque génération cotise pour elle même

Répartition : repose sur un contrat inter-générationnel; la question du caractère «équitable» de ce contrat peut se poser, notamment :

comment ajuster le système au cours du temps pour maintenir cette «équité» ?

en cas de réforme : quel effet sur les différentes générations, et comment apprécier «l’équité» ?

Exemple concernant la santé :

On considère généralement comme inéquitable le fait que les individus soient exclus de l’assurance car ils n’ont pas les moyens de payer (phénomène de sélection).

Exubérance irrationnelle

 Expression prononcée par Alan Greenspan le 5 décembre 1996. Elle deviendra le titre de l'ouvrage de Robert J. Shiller (2000). En savoir + : La page perso de Shiller, feuilleter quelques pages de l'ouvrage.

F

Faits stylisés

Expression désignant d'une manière générale certains faits typiques qui semblent significatifs sans pouvoir être chiffrés avec exactitude. Il s'agit donc de grandes tendances, de caractéristiques générales que l'on ne peut quantifier de manière précise.

Kaldor (1961) repère 6 faits stylisés concernant la croissance :

1) une croissance continue du revenu par tête : la production croît plus vite que la population.

2) une croissance soutenue de l'intensité capitalistique : le capital croît au rythme de la production, donc plus vite que la population.

3) un coefficient de capital relativement stable au cours de la croissance.

4) un taux de rentabilité du capital constant sur longue période.

5) les parts du capital et du travail dans le revenu national sont constantes sur longue période : bien que le capital augmente à un rythme plus soutenu que le travail, l'augmentation du salaire compense la baisse du nombre d'heures travaillées par unité produite.

6) les taux de croissance de la productivité du travail diffèrent entre les pays.

Flash trading

Service (payant) offert par les plateformes boursières à un nombre restreint de courtiers (grandes banques d'affaires, hedge funds) leur permettant de jeter un coup d'œil sur une fraction des ordres avant que ceux-ci ne soient transmis aux plateformes électroniques. Ces courtiers, qui disposent d'ordinateurs surpuissants permettant de traiter très rapidement l'information obtenue, peuvent alors intervenir sur le marché en ayant déjà connaissance de l'orientation que va prendre le marché.

Un bon exemple d'innovation créant une asymétrie d'information. Mary Shapiro, Présidente du Securities and Exchange Commission (SEC), a envisagé en juillet 2009 l'interdiction du flash trading sur l'ensemble des places boursières américaines. Une menace et un discrédit suffisant pour que le Nasdaq OMX et le Bats (2 des principales bourses concernées par le phénomène) mettent fin au flash trading en août 2009.

Paul Krugman qualifie ainsi le flash-trading ds le New York Times : « C’est une sorte de taxe pour les investisseurs qui n’ont pas accès à ces ordinateurs super-rapides. La Bourse est censée allouer le capital aux utilisations les plus productives, comme aider les entreprises qui ont de bonnes idées. Mais il est difficile d’imaginer comment les courtiers qui donnent leurs ordres un trentième de seconde plus vite que les autres contribuent à l’amélioration de cette fonction sociale ». 

 

 − G

Gini (coefficient de)

Indicateur d'inégalité qui compare la répartition du caractère étudié (revenus, patrimoines, etc.) à une égalité parfaite. Il est compris entre 0 (répartition parfaitement égalitaire) et 1 (situation d'inégalité extrême).

Thème associé : Inégalités. Notions associées : Décile, Médiane, Rapport interdécile.

 − H

Habitus

« ce que l’on a acquis et qui s’est incarné de façon durable dans le corps, sous forme de dispositions permanentes » (Bourdieu, Questions de Sociologie)

Hedge funds

Fonds d'investissement non cotés à vocation spéculative.

Horizontale (redistribution)

Ce sont des mesures qui vont se traduire par une modification de la répartition au sein des personnes qui peuvent avoir le même niveau de revenu.

Exemple : L’impôt sur le revenu en France peut être aussi une forme de redistribution horizontale car à revenu donné, 2 personnes ne paieront pas le même montant (Exemple : en fonction de la famille, etc.…). Se distingue de la redistribution verticale.

- I -

Innovation

L’innovation est l’introduction d’une nouveauté dans une chose établie. Par extension l’innovation désigne le résultat de cette action, la chose nouvelle. Les spécialistes de l’innovation distinguent souvent quatre types d’innovations :

l’innovation de produit,

l’innovation de procédé (de production)

l’innovation organisationnelle

et l’innovation de marketing. Exemple : quand la Vente Par Correspondance est passée du minitel à l'internet.

Schumpeter, lui, distingue cinq types d'innovations : la fabrication de biens nouveaux, des nouvelles méthodes de production, l'ouverture d'un nouveau débouché, l'utilisation de nouvelles matières premières et la réalisation d'une nouvelle organisation du travail.

Institution

"Les institutions sont les 'règles du jeu', le cadre des interactions qui gouverne et contraint les relations entre les individus. Les institutions comprennent les règles formelles, les lois écrites, les normes informelles, et les croyances partagées sur le monde, ainsi que les moyens garantissant leur respect." (North D. (1990), Institutions, Institutional change, and Economic Performance).

Une remarque de Robert J. Aumann (1998) : "Institutions can be treated as exogenous or endogenous. [... Exogenous relates to]: Given this or that institution, what are the equilibria? Though this has some interest, it is more interesting to treat institutions endogenously. Why did a given institution come about? What are the underlying forces that led to its formation?". Cette remarque concernait, chez Aumann, la façon d'appréhender les institutions en théorie des jeux ; elle vaut clairement pour toute forme analyse des institutions.

Thèmes associés : croissance, développement. Termes associés : organisation.

J

K

L

LBO (Leveraged buy-out) (rachat avec effet de levier)

Rachat d'entreprises par endettement, les bénéfices réalisés par l'entreprise acquise devant permettre de rembourser les emprunts.

M

Médiane

Valeur qui partage une distribution (de salaires, de revenus, etc.) en deux parties égales.

Pour une distribution de salaires par exemple, la médiane est le salaire au-dessous (ou au-dessus) duquel se situent 50% des salaires.

Une moyenne supérieure à la médiane est une indication de l'inégalité de la répartition. Soit, par exemple, une entreprise de 6 salariés dont les salaires sont donnés dans le tableau suivant.

Effectifs 1 1 1 1 1 1
Salaires (en €) 800 1000 2000 3500 4000 21100

Le salaire moyen est de 5400€ alors que la médiane est de 2000+((3500-2000)/2) = 2750€. Si chacun des 6 salariés avait reçu un salaire de 5400€, alors la moyenne aurait été égale à la médiane.

Thème associé : Inégalités. Notions associées : Coefficient de Gini, décile, rapport interdécile.

Microcrédit

Attribution à de petits entrepreneurs et artisans de prêts de faibles montants en dehors des réseaux bancaires traditionnels.

Muhammad Yunus et la Grameen Bank qu'il a créée au Bangladesh (une succursale a été ouverte à New York en 2008) ont reçu le Prix Nobel de la Paix en 2006. "Je ne connaissais rien à la banque. J'ai vite compris qu'il faut faire exactement l'inverse de ce qu'elles font. Elles s'adressent aux riches, aux urbains, aux hommes ; elles exigent des garanties, emploient des armadas de juristes et font signer des contrats compliqués. Moi, je vais vers les pauvres et je privilégie les femmes. Aucune garantie demandée, pas de délais contraignants de remboursement. Et ma banque, Grameen, n'emploie pas de juristes : nos contrats tiennent en quelques lignes." (Cité par Le Monde du 7 février 2009).

Monnaie internationale

Monnaie remplissant dans les échanges internationaux les trois fonctions de la monnaie (moyen de paiement, unité de compte, réserve de valeur). Elle a aussi une 4ème fonction de bouclage du circuit financier international : le pays émetteur doit avoir la capacité d’équilibrer au niveau mondial les besoins et capacités de financement. La Livre Sterling avant la Première Guerre mondiale, puis le dollar depuis la Seconde Guerre mondiale ont rempli ces fonctions. A l’instar du dollar américain, le rôle de monnaie internationale revient généralement au pays d’émission jouant un rôle clef dans l’économie mondiale. Comme l’a relevé le prix Nobel d’économie Robert Mundell, « great powers have great currencies ». L’avantage de l’émetteur de la monnaie internationale est d’avoir le privilège exorbitant d’être relativement peu contraint de solder les déficits de sa balance des paiements, une politique parfois qualifiée de ‘douce insouciance’ (benign neglect) mais son devoir est d’être capable d’approvisionner le système en liquidités internationales.

Mutualisation

Les gens pour qui le risque ne s’est pas réalisé vont payer pour les gens qui sont touchés par le risque.

Une fois que l’on a mutualisé sur un grand nombre de personnes, le problème est maintenant de fixer la prime d’assurance : On va leur faire payer la dépense que l’on attend suite à la réalisation des risques. Au cours de l’année, Exemple : 1M€ qui va être dépensé, on le divise par le nombre d’assurés (+ frais généraux, profits…).
L’assurance va moduler les primes, si possible au niveau individuel (ou au moins au niveau des grands groupes : Exemple femmes hommes, vieux jeunes, ruraux ville…).= Principe de la
neutralité actuarielle

Une fois qu’on connaît la dépense moyenne, on fixe les primes en fonction de cette dépense moyenne engendrée par chaque individu.

N

Nationalisme économique

« Le but du nationalisme est d'assurer le bien-être de toute la nation ou de quelques groupes de ses citoyens en infligeant des dommages aux étrangers. Dans le domaine économique, la méthode préférée du nationalisme est la discrimination dirigée contre les étrangers. Les marchandises étrangères sont exclues du marché national ou n'y sont admises qu'après le paiement d'un droit d'importation. La main-d'œuvre étrangère est exclue de la concurrence sur le marché national du travail. Le capital étranger est passible de confiscation. Ce nationalisme économique aboutit nécessairement à la guerre chaque fois que les victimes croient être assez fortes pour supprimer par une action violente et armée les mesures nuisibles à leur prospérité. » Ludwig von Mises traduit par M. de Hulster, Le Gouvernement omnipotent. De l'État totalitaire à la guerre mondiale, Éditions politiques, économiques et sociales — Librairie de Médicis — Paris (1947)

Niveau de vie

Quantité de biens et de services dont peut disposer un ménage, une catégorie sociale ou pays en fonction de son revenu.

Au niveau d'un ménage, le niveau de vie est mesuré par le revenu disponible divisé par le nombre d'unités de consommation (UC). On attribue, selon la méthode de l'OCDE, une UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans et plus, puis 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans.

Thèmes associés : Développement, Croissance, Inégalités. Notions associées : Modes de vie, Genres de vie.

 − O

Option

Produit dérivé qui donne le droit, mais pas l'obligation (contrairement aux contrats à terme), d'acheter ou de vendre un actif (financier, en général) à un prix fixé à l'avance pendant un temps donné (options à l'américaine) ou à une date fixée (options à l'européenne), dans une optique de spéculation ou d'assurance.

Organisation

Ensemble d'individus poursuivant une combinaison de buts individuels et communs au travers de comportements partiellement coordonnés. (North, D., Wallis, J. et Weingast, B. (2009) "Violence and the Rise of Open-Access Orders", Journal of Democracy, Vol. 20, N°1, January 2009, 55-68)

P

Paradoxe de Triffin

Du nom de l’économiste belge (1911-1993) qui en 1960 souligne la limite interne du SMI de Bretton Woods faisant du dollar une monnaie à la fois nationale et internationale. Il y a paradoxe (ou dilemme) car la confiance dans la monnaie nationale dollar passe par sa stabilité et donc un contrôle de son émission ; tandis que la monnaie internationale suppose une émission abondante de dollar afin de favoriser la croissance mondiale et le développement du commerce mondial. Ce paradoxe permettrait d’expliquer la dynamique du SMI de Bretton Woods, et en particulier son effondrement en 1971.

Paritarisme

Gestion de certains organismes sociaux (Sécurité sociale, assurance chômage, retraites complémentaires, etc.) par les syndicats de salariés et les organisations patronales.

Thèmes associés : Action publique, Syndicalisme.

Phineas Gage

Au milieu du XIXème siècle, Phineas Gage dirige une équipe de construction de voies ferrées dans le Vermont. Un jour de septembre 1848, une imprudence amène une explosion au moment où il chargeait une mine à l'aide d'une barre en fer. Cette dernière pénètre dans la joue gauche de Gage, perse la base du crâne, ressort par le dessus de la tête, laissant un trou de 3 centimètres au sommet du crâne.

Gage a miraculeusement survécu à cet accident et ses facultés mentales (mémoire, attention) semblent intactes. Pourtant, il manifeste d'importants troubles de la personnalité : d'humeur changeante, devenu grossier, irrespectueux, formant quantité de projets aussitôt abandonnés.

Les travaux de l'équipe d'Antonio Damasio (L'Erreur de Descartes. La Raison des Emotions) vont révéler que le cortex préfontal de Gage avait été atteint et que l'incapacité à ressentir des émotions empêche de prendre de bonnes décisions.

Thèmes associés : Rationalité, Neuroéconomie.

Prêteur en dernier ressort

Rôle consistant, lors des crises financières et paniques bancaires, à garantir la survie des banques, des marchés financiers et du système financier dans son ensemble, notamment en prêtant des liquidités (souvent de la monnaie banque centrale). Cette fonction de PDR fait partie intégrante du contrôle de la monnaie et cette lutte contre le risque systémique souligne que la stabilité financière est un bien public. Ce rôle est souvent joué au niveau national par la banque centrale. Au niveau international, cette action repose sur la coopération entre les banques centrales, mais aussi sur le FMI.

Produit dérivé

Instrument financier dont la valeur fluctue en fonction de l'évolution du taux ou du prix d'un produit appelé sous-jacent.

Exemples : option, contrat à terme, swap.

Protectionnisme

Le protectionnisme désigne la mise en œuvre de moyens destinés à limiter l’accès au territoire national des produits, services et capitaux étrangers (droits de douanes, réglementation, quotas...).

L’instrument le plus classique du protectionnisme est la barrière douanière formée par les droits de douane. Le montant des droits de douane est un indice fiable du degré de protectionnisme. Des normes sanitaires ou techniques spécifiques, des avantages donnés aux produits nationaux par l’État, constituent aussi des protections efficaces.

Q

R

Rapport interdécile

Rapport entre deux déciles.

Par exemple, le rapport entre le neuvième et le premier déciles (D9/D1) est une mesure globale des inégalités. D9/D5 est, quant à lui, une mesure des inégalités "par le haut" ; et D5/D1 est une mesure des inégalités "par le bas".

Thème associé : Inégalités. Notions associées : Coefficient de Gini, Décile, Médiane.

Récession

Contraction significative de l'activité. Conventionnellement, elle est caractérisée par au moins 2 trimestres consécutifs de croissance négative du PIB. Différentes variables macroéconomiques suivent alors la tendance : emploi, investissement, taux d'utilisation des capacités de production, consommation des ménages...

Joseph Stiglitz (interrogé par Challenges en août 2009) : "Les économistes définissent la récession comme au moins deux trimestres consécutifs de croissance négative. Techniquement, quand la croissance redevient positive, pour eux, la récession est terminée. C'est faux. Pour la plupart des gens, il y a récession quand le taux de chômage est élevé et qu'il est difficile de trouver un emploi. Pour les entreprises, il y a récession tant qu'elles ont des capacités excédentaires."

L'expression "Grande récession" est apparue pour désigner la crise économique entamée en 2008 et faisant suite à la crise bancaire et financière qui débute durant l'été 2007. C'est notamment par cette expression que commence le livre de Stiglitz, Le Triomphe de la cupidité. Cette expression marque la profondeur de la crise, tout en la distinguant de la Grande dépression des années 1930.

Thème associé : Crises. Notions associées : Dépression.

Réforme paramétrique (systèmes de retraite)

Se dit des réformes des systèmes de retraite qui ne modifient pas les principes de base du système (par exemple, il reste un système par répartition) mais qui se contentent de modifier les paramètres du système (soit pour le rendre plus généreux, plus universel soit, dans le contexte actuel, pour faire face aux déséquilibres entre les recettes et les dépenses). S’oppose aux réformes structurelles.

Paramètres: âge légal de retraite / nbre d’annuités / tx de remplacement / salaire de référence / mode de revalorisation des pensions

Variables: nbre de retraités = flux d’entrée en retraite x Espérance de vie moyenne à la retraite/ tx de croissance démographique/tx de chaumage/ tx de croissance économique= variables socio-démo-économiques

Réforme structurelle (systèmes de retraite)

Se dit des réformes des systèmes de retraite modifient principes de base du système (par exemple, passage d’un système par répartition à un système par capitalisation à un système à trois piliers cher à Holzmann)

Répartition (système de retraite)

Système de retraite dont le principe de base est : actifs d’aujourd’hui cotisent pour retraités d’aujourd’hui.

Opposé à la capitalisation.

Risque

Evénement aléatoire (aléa), probabilisable, qui affecte la situation d’un individu ou de la société dans son ensemble.

Risques de nature exogène = s’il ne dépend pas du tout du comportement de l’individu (Exemple : un ouragan). Sinon : risque endogène. Problème : Cambriolage car mauvais système de serrure, attraper froid car pas assez couvert, l’exogénéité du risque est assez difficile à distinguer du cas d’un risque endogène. Plus le risque est exogène et plus il est assurable, etc.…

S’oppose à l’incertitude qui n’est pas probabilisable (distinction due à Knight (1921))

Distinction entre des risques indépendants et des risques corrélés = On se place ici du point de vue de l’individu : Le risque de l’individu A dépend du risque de l’individu B. Pour l’accident de voiture dans un échantillon d’individu : A priori NON, c’est un risque indépendant. Mais le fait d’attraper la grippe augmente la probabilité des autres à attraper la grippe. (Effet de contagion) Autre Exemple : Le chômage (mauvaise conjoncture générale)

Exemples de risques concernant les retraites :

Le risque démographique

Allongement de la durée de vie; a paramètres inchangés (i.e. taux de cotisation constant) => même impact en répartition et en capitalisation = diminution du revenu des retraités

Tx de croissance démographique dépend du Tx de fécondité et du solde migratoire.

Répartition => «risque politique» : la génération des actifs peut ne pas vouloir honorer sa «dette»

Capitalisation => risque financier : revenu des retraités dépendra du cours des actifs au moment de leur liquidation

S

Sélection

Si un assureur connaît trop bien le risque individuel, il risque de sélectionner les personnes en fonction de leur risque individuel. L’assureur peut refuser d’assurer les personnes ou alors accepter de l’assurer mais en échange d’une prime d’assurance élevée (on arrive ici à une sélection indirecte par le prix). Un système d’assurance dans lequel apparaît de la sélection est donc un système dans lequel les risques élevés ne pourront pas être couverts.

Ce phénomène fait partie des problèmes qui peuvent surgir dans une relation assureur-assuré du fait des asymétries d’information au même titre que l’anti-sélection ou l’aléa moral.

Subprime

Type de crédit immobilier hypothécaire proposé aux Etats-Unis à des ménages financièrement fragiles.

Le risque de défaut de paiement sur ce type de crédit est plus élevé que sur le type Alt-A, lui même ayant un niveau de risque plus élevé que le type prime.

Swap

Type de produit dérivé. Il s'agit d'un contrat d'échange de flux financiers entre deux contreparties, qui sont généralement des banques ou des institutions financières.

Exemples : swaps sur les taux d'intérêt, sur actions, sur devises ou sur le risque de défaut.

T

Titrisation

Technique financière consistant dans la conversion d'une créance (par exemple un prêt) en un actif qui pourra être souscrit par un investisseur.

La titrisation est au coeur de la crise des subprimes. Avec l'augmentation des défauts de remboursement des crédits immobiliers à risque octroyés aux ménages, les titres adossés à ces créances (par exemple, les CDO) ont perdu de leur valeur. Il ont contribué ainsi à la crise de liquidité des banques détentrices de ces titres et à la transformation de la crise bancaire en crise financière.

U

Universelles (prestations)

Contrairement aux prestations assurantielles, ce type de prestation n’est pas soumis à une logique de contribution. Ce n’est pas en tant qu’assuré que les personnes ont ces droits, c’est en tant que citoyen.

Elle n’est pas non plus soumise à une condition de revenu : tout le monde y a droit mais il peut y avoir certains critères mais qui ne dépendent pas du revenu.

Il existe de vraies prestations complètement universelles, Exemple : L’allocation universelle mais qui n’existe pas en France…

Exemple : Les allocations familiales qui dépendent seulement du nombre d’enfants.

Comme elles ne dépendent pas d’une cotisation préalable (pas de logique d’assuré social), ni du niveau de ressources, ces prestations familiales sont dites universelles.

V

Valeur fondamentale (d'un actif)

Somme actualisée des revenus futurs (anticipés) générés par l'actif. Ainsi, la valeur fondamentale d'une action est la somme actualisée des dividendes futurs attachés à cette action.

Verticale (redistribution)

 C’est une mesure qui entraine un transfert de revenu (soit de haut en bas, bas en haut donc soit des riches vers les pauvres ou des pauvres vers les riches).

Exemple : Impôt sur le revenu qui est une mesure de redistribution verticale.

Se distingue de la redistribution horizontale. Dans la réalité on a généralement un mélange des deux formes de redistribution.

Exemple : Le risque vieillesse, le risque c’est de rester le plus longtemps en vie

Les femmes ont 7 ans en moyenne d’espérance de vie en plus, si le système était basé sur la neutralité actuarielle, une femme devrait (à salaire égal) payer plus qu’un homme.

Or on préfère justement ne pas appliquer cela donc les hommes subventionnent les femmes (redistribution horizontale).

De plus, les riches vivent plus longtemps que les pauvres, les ouvriers surpayent donc contrairement aux cadres…

Ici les individus à bas risque subventionnent les individus à haut risques qui se trouvent être des cadres. = Redistribution verticale non désirée (pour des raisons de justice sociale) : on qualifie par conséquent ce phénomène de phénomène anti-redistributif.

En fonction des modalités de fonctionnement d’assurance concret, il n’y aura pratiquement jamais de logique d’assurance pure et donc jamais de neutralité actuarielle parfaite avec toujours une certaine forme de redistribution…

Même s’il s’agit de retraite, de chômage et d’assurance maladie qui sont a priori pas de type de redistribution. Dans leur modalité concrète de fonctionnement, ces systèmes vont se traduire par de la redistribution.

W

Working poor

Expression désignant les catégories de la population qui, bien que disposant d'un travail, ont des revenus situés en-dessous du seuil de pauvreté.

Working rich

Expression désignant les catégories de la population dont la fortune repose sur des salaires élevés.

Elle caractérise un phénomène apparu dans les années 1980, mis en évidence notamment par les travaux de Piketty. Alors que les fortunes concernaient traditionnellement les rentiers, donc les revenus du capital (patrimoine), elles s'appuient davantage à partir des années 1980 sur les revenus du travail. Les emplois concernés sont  essentiellement le management (cadres avec stock-options...) et la finance (traders avec bonus...). Ce phénomène concerne d'abord les Etats-Unis, mais s'est diffusé également dans les autres pays développés.

Thème associé : Inégalités.

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