Chronique : La Crise des Subprimes

(Dernière modification : 31 juillet 2012)

Publicité parue en septembre 2009 dans l'Express. Un broker domicilié à Miami et spécialisé dans le rachat de biens immobiliers saisis par les banques y  propose des maisons et appartements à des prix inférieurs de moitié à leurs niveaux de 2005.

Depuis 2007, nous donnons des informations sur la crise des subprimes puis sur la crise économique puis sur la crise de la dette au travers des thèmes suivants :

  1. La crise des subprimes et le secteur bancaire
    1. Pertes, dépréciations d'actifs, actifs toxiques : estimations pour l'ensemble du secteur
    2. Tableau de la situation des principales banques
  2. Les actions des banques centrales
    1. Questions autour des politiques des banques centrales
      1. Quel est l'objectif des autorités monétaires face à la crise ?
      2. Les injections de liquidités et baisses de taux vont-elles relancer l'inflation ?
      3. Dans quelles mesures les BC doivent-elles prendre des mesures non conventionnelles ?
    2. Le tableau des actions des banques centrales
  3. Les plans de sauvetage des gouvernements et des autorités monétaires et financières
    1. Etats-Unis
    2. Grande-Bretagne
    3. Islande
    4. Espagne
    5. Suisse
    6. Allemagne
  4. Améliorer (refonder ?) la réglementation
    1. Institutions concernées
    2. Thèmes, propositions et mesures
      1. Le rapport du Groupe des 30 proposant un "cadre pour la stabilité financière " (Janvier 2009)
      2. Réglementer les agences de notation.
      3. Renforcer les ratios prudentiels (accords de Bâle) 
      4. Instaurer une taxe bancaire et une taxe sur les transactions financières
      5. La lutte contre certaines pratiques des 'centres financiers offshore' dits paradis fiscaux
      6. La réglementation des systèmes de rémunération dans les institutions financières
      7. L'installation de collèges de supervision
      8. Le problème des relations ambigües entre le monde financier et l'administration (lobbying...)
    3. La réforme de la supervision et du contrôle bancaires et financiers aux Etats-Unis
    4. La réforme de la supervision et du contrôle bancaires et financiers dans l'UE
  5. Les Plans de relance budgétaire
    1. Quelques questions autour de la relance
      1. Relance par la consommation ou par l'investissement ?
      2. Quid du déficit et de la dette ?
    2. Le tableau des plans de relance
  6. Les autres enjeux de la crise
    1. La gestion des déficits budgétaires et de la dette publique
      1. Dette publique et dictature des marchés financiers
      2. Gestion des crises de la dette publique

        Thèmes abordés : les crises grecque, irlandaise, portugaise ; Mécanisme européen de stabilité financière et Fonds européen de stabilité financière ; Mécanisme européen de stabilité ; euro-obligations ; programme d'achats d'obligations publiques par la BCE ; survie de la zone euro

    2. La montée du protectionnisme
    3. Instabilité et guerre monétaires
    4. La montée des inégalités et des tensions sociales
  7. Sortie de crise : le jeu des pronostics
  8. Les enjeux de la sortie de crise
    1. La menace d'un retour de l'inflation et la question de la réorientation des politiques monétaires
      1. La proposition d'Olivier Blanchard
      2. Quand sortir des mesures non conventionnelles et relever les taux directeurs ?
    2. Le problème des déficits budgétaires et de la dette publique et la question de la réorientation des politiques budgétaires
      1. 4 solutions pour réduire le ratio dette publique / PIB
      2. La dépendance à l'égard de la politique budgétaire chinoise et la menace du W
      3. Crise grecque, politiques de rigueur et menace du W : çà se précise (le tableau des plans de rigueur)
      4. Le tableau des plans de rigueur
    3. La place de l'Etat dans l'économie
  9. Lectures sur la crise

 

Eléments descriptifs

Résultats

Dépréciations d'actifs

Augmentations de capital

Apporteurs de capitaux

Ratio

Changements de dirigeants

Licenciements

Countrywide Financial

Créée en 1969. Numéro 1 du crédit immobilier aux E-U.

Quasi faillite en août 2007.

 

 

Rachat par Bank of America à partir de janvier 2008. Finalisation fin juin 2008 à prix égal à 10 fois moins ce que valait Countrywide début 2007.

 

Angelo Mozilo, PDG et cofondateur, quitte la société en mars 2008. Il est poursuivi par la justice.

11000 entre août et décembre 2007

Thornburg Groupe Américain spécialisé dans le crédit hypothécaire Pertes de 3.3 mds $ au 1er Trim 2008

Frôle la faillite en mars 2008.

Faillite en avril 2009

  Augmentation de capital de 1,35 mds $ en mars 2008 (obligations au taux d'intérêt de 18%).

 

     

Citigroup

1ère banque américaine avant la crise.  2ème banque la plus touchée au monde par la crise.

Pertes de 10 mds $ au 4ème Trim 2007, de 5,1 mds au 1er Trim 2008, de 2,5 mds au 2e Trim 2008, de 17,2 mds au 4e trim 2008, de 7.58 mds au 4e trim 2009.

Bénéfice de 4.43 mds au 1e trim 2010.

Dépréciation de 18 mds $ au 4ème Trim 2007, de 14 mds au 1er Trim 2008, 7,2 mds au 2e Trim.

 

Augmentations de capital en janvier 2008 pour 14,5 mds de dollars.

Total en avril 2008 : 27,9 mds de dollars.

Le fonds Abu Dhabi Investment Authority entre au capital (près de 5% détenus) en novembre 2007.

Les fonds souverains détiennent 16% du capital en janvier 2008.

Le Trésor américain acquiert 36% du capital en février 2009.

Kuwait Investment Autority revend sa participation pour 4.1 mds $ en dec 2009 (plus-value de 1.1 mds $).

Le Trésor US cède les derniers titres détenus en décembre 2010 (plus-values, intérêts et dividendes = 12 mds $).

 

Charles Prince, PDG du groupe, licencié, remplacé par Vikram Pandit

17000 en avril 2007. 9000 en mars 2008.

Entre 17000 et 35000 dans le monde courant 2007-2008.

Merrill Lynch

3e banque d'investissement des Etats-Unis.

Pertes de 2,2 mds $ au 3e trim 2007, 9,8 mds $ au 4e trim 2007, 1,9 mds $ au 1er Trim. 2008, 4,89 mds au 2e Trim.

Dépréciations en Avril 2008 : 9 mds $,  9,75 mds en juillet 2008 (40 mds depuis le début de la crise)

Total des augmentations de capital en avril 2008 : 13,5 mds de dollars.

 

Temasek (fonds souverain singapourien) détient 9,4% du capital en avril 2008.

Rachat par Bank of America en janvier 2009.

 

Stanley O'Neal limogé fin 2007, remplacé par John Thain (ancien du NYSE et d'Euronext)

4200 entre janvier et juin 2008.

Morgan Stanley Convertie en société de portefeuille bancaire en sept 2008 Perte de 5.4 mds $ sur un fonds de placements immobiliers internationaux au 1er trim 2010.    

China Investment Corp apporte 5 mds de dollars en décembre 2007 ; le CIC détient 9,9% du capital.

     
JP Morgan Chase Banque américaine   1,5 mds $ en août 2008. 5,9 mds de dollars d'augmentation de capital. 1,6 mds supplémentaires en août 2008.

 

     

Lehman Brothers

Banque d'affaires américaine créée en 1850, introduite en bourse en 1994. L'une des plus touchées.

Pertes de 2,8 mds $ au 2ème trim 2008.

Faillite en septembre 2008.

4 mds $ au 2ème trimestre 2008. 17 mds depuis 2007.

4 mds de dollars d'augmentation de capital en avril 2008.

5 à 6 mds en juin 2008.

Juin 2008 :  DBS Group Holdings (Singapour), premier groupe bancaire d'Asie du Sud-est, la Korean Development Bank (KDB),  Woori Financial (Corée) et le fonds de pension de Californie.

   

5000 en 2007.

4000 en 2008 en 3 vagues + 1500 supplémentaires prévus.

Washington Mutual

Banque américaine. Ancienne caisse d'épargne. L'une des plus touchées par la crise.

Pertes de 1,14 mds $ au 1er trim. 2008, 3,3 mds au 2e trim.

Faillite en septembre 2008.

5,9 mds $ au 2e trim 2008

Augmentation de capital : 3 mds $ en décembre 2007, 7,2 mds $ en avril 2008.

 

Fonds d'investissement TPG.

Rachat par JP Morgan.

     

Wachovia

4ème Banque américaine

Pertes de 708 mil de dollars au 1er trim. 2008, de 2,8 mds $ au 2e trim.

765 mil de dollars en avril 2008.

Augmentation de capital : 8 mds de dollars en avril 2008.

 

Rachat par Wells Fargo en janvier 2009.

 

Ken Thompson, PDG, limogé en juin 2008.

 
Northern Rock                
Royal Bank of Scotland 2ème banque d'Angleterre Pertes de 27 mds € en 2008. Estimées à 5,9 mds de livres en avril 2008 Augmentation de capital de 15 mds d'euros en avril 2008.

L'Etat devient majoritaire en novembre 2008.

83% du capital détenu en novembre 2009.

Tier One à 8% en avril 2008. Départ du PDG Sir Fred Goodwin en octobre 2008 (prime de départ : 700000 livres par an) 9000 annoncés en avril 2009. 20000 suppressions entre 2009 et septembre 2010. 3500 supplémentaires annoncés en septembre 2010.
Barclays 3ème banque britannique Bénéfices de 2.33 mds £ au 3e Trim 2008, 1.08 mds £ au 3e Trim 2009 (-54%) 452 mil £ au 3e Trim 2008, 254 mil £ au 3e Trim 2009 Augmentation de capital de 5,7 mds d'€ en juin 2008. Qatar Investment Authority, China Development Bank et Temasek (Singapour) Tier One à 5,25% en juin 2008, 11,1% en juin 2009.    
Bradford & Bingley Banque britannique spécialisée dans le crédit immobilier. Née de la fusion de Bradford et Bingley en 1964, elle abandonne son statut mutualiste en 1999. Pertes de 10,2 mil d'€ sur les 4 premiers mois de 2008   Augmentation de capital de 326 mil d'€ en juin 2008.

 

Le fonds d'investissement TPG (Texas Pacific Group) prend 23% du capital en juin 2008.

Nationalisation partielle en septembre 2008, rachat des actifs non risqués par Santander.

  Le directeur général Steven Crawshaw est remplacé par Rod Kent en juin 2008.  
Alliance & Leicester         Rachat par Santander en juillet 2008.      

UBS

1ère banque suisse. N°1 mondial de la gestion de fortune. La plus touchée en Europe par la crise.

Pertes en 2007 pour la 1ère fois de son histoire (2,7 mds d'€).

Pertes de 13 mds € en 2008. Pertes de 1,3 mds € au 1er trim 2009, de 1 mds € au 2e trim. Retour aux bénéfices au 4e trim 2009. Bénéfices de 1.54 mds € au 1er trim 2010, 1.46 mds € au 2e trim 2010.

28,3 mds d'€ au total en août 2008.

3,4 mds d'€ au 2ème trim 2008.

Nouvelle augmentation de capital de 9 mds d'euros le 21 avril 2008.

Total en avril 2008 : 27,7 mds de dollars.

Après plusieurs levées de fonds, 25% du capital sont détenus par des fonds souverains (notamment le GIC de Singapour) en janvier 2008. 2,5% détenu par le fonds britannique Olivan.

Tier One à 10% en mars 2009, 15.4% fin 2009,  16.4% en juin 2010.

 

11000 de fin 2007 à mars 2009. 8700 supplémentaires (11% des 76000 salariés) prévus d'ici 2010.

Crédit Suisse

 

Pertes de 1,3 mds € au 1er Trim 2008.

6,2 mds d'€ au total en juillet 2008.

 

 

 

 

500 en janvier 2008

500 en avril 2008

Hypo Real Estate Banque allemande de crédit immobilier Au bord de la faillite en septembre 2008.

Pertes de 5,5 mds en 2008.

Pertes de 574 mil € au 3e Trim 2009.

 

L'Etat apporte 3 mds € en octobre 2009, 3 mds € en novembre 2009.

En juillet 2010, d'après les stress tests, une recapitalisation de 1.245 mds € serait nécessaire. Septembre 2010 : l'Etat annonce un transfert d'actifs toxiques vers une 'structure de défaisance' (210 mds €) et une aide de 40 mds €.

L'Etat entre au capital en mars 2009 (8,7%).

Nationalisation totale en octobre 2009

     

Deutsche Bank

1ère Banque allemande

Perte historique de 3,9 mds € en  2008.

Bénéfice de 1.2 mds € au 2e trim 2010.

2,3 mds d'euros en 2007

2,7 mds d'euros au 1er Trim 2008.

Augmentation de capital de 10.2 mds € décidée en septembre 2010.   Tier One à 9,2% au 1e trim 2008, 11.3% en juillet 2010

 

 

Commerzbank 2e Banque allemande Déficit de 6.5 mds € en 2008, de 4.5 mds en 2009.  

L'Etat  apporte 16,4 mds € sous forme de titres sans droits de vote.

Prise de l'Etat participation de 25% (1,8 mds €).

     

Mitsubishi UFJ

 

Chute des bénéfices en 2007

 

 

 

 

 

 

Mizuho

2e banque japonaise

Perte de 4,53 mds € pour l'exercice 2008-2009.

 

Augmentation de capital de 5,6 mds € en juillet 2009.

 

 

 

 

Société Générale

 

Bénéfices divisés par 5 en 2007

 

Total en avril 2008 : 8,5 mds de dollars.

 

Tier One à 8% en juin 2008.

Daniel Bouton quitte la Direction Générale en mai 2008, remplacé par Frédéric Oudéa

 

Natixis Filiale commune des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne, née en 2006 Perte de 1,8 mds € au 1er Trim 2009 1,5 mds € au 2e trim 2008. 3,7 mds € en juillet 2008.        

 Crédit Agricole

 

Baisse des bénéfices au 1er Trim. 2008. Filiale Calyon principale touchée.

1,2 mds d’€ au 1er trim. 2008.

Augmentation de capital de 5,9 mds d’€ en juin 2008.

 

Tier One à 8,5% en juin 2008.

 

 

A côté des grandes banques, il existe des milliers de petites banques aux Etats-Unis, pour lesquelles la faillite n'a rien d'exceptionnel. En 2007, 3 banques ont fait faillite aux Etats-Unis, selon l'agence fédérale de garantie des dépôts bancaires (FDIC). En 2008, 25 faillites de banques ont été enregistrées. En 2009, c'est 140 faillites bancaires qui ont eu lieu, un record depuis 1992, année au cours de laquelle 181 faillites avaient été enregistrées. En 2010, 155 faillites bancaires.

Les banques qui s'en sortent mieux

Les banques françaises (sauf Banques Populaires et Caisses d'épargne, à cause de Natixis) : coût des subprimes pour les banques françaises estimé à 19 mds € en février 2009. Bénéfices en 2008 : 2 mds pour la Société Générale, 3 mds pour BNP-Paribas (qui rachète Fortis), 2,5 mds pour le groupe Crédit Agricole.

Les banques gagnantes (au sens où elles ont survécu et ont accru leur taille grâce à des rachats et sous condition que la crise financière soit achevée !) :

Bank of America : a repris Countrywide, a absorbé Merrill Lynch à partir de septembre 2008, possède plus de la moitié du plus gros fonds d'investissement coté Blackrock. 1ère banque américaine. Bénéfice net de 4,25 mds $ au 1er trim 2009, pertes de 5.2 mds au 4e trim 2009, bénéfice de 2.83 mds au 1er trim 2010, de 3.1 mds au 2e trim 2010.

Goldman Sachs : fondée en 1869, elle est en septembre 2009 l'une des deux seules banques d'affaires (avec Morgan Stanley) désormais existantes aux Etats-Unis.

Plusieurs collaborateurs de Goldman Sachs jouent un rôle important au sein de l'administration américaine, comme Henry Paulson, ancien secrétaire d'Etat au Trésor sous la présidence de Georges W. Bush.

Bénéfices au 2e trim 2009 : 3.4 mds $ (+65% sur un an), total 2009 : 13.3 mds $ (6 fois plus qu'en 2008). Bonus versés en 2010 au titre du 1er semestre 2009 : 11.4 mds $.

Le New York Times (cité par Le Monde) révèle en décembre 2009 que Goldman Sachs misait, avant le déclenchement de la crise, sur la chute de titres (CDO) qu'elle proposait parallèlement à ses clients. Plus précisément, Goldman Sachs a participé à l'élaboration d'un CDO pour le compte du fonds d'investissement Paulson, sachant que ce fonds pariait sur la baisse de ce titre au travers de ventes à découvert. Dans le même temps, Goldman Sachs conseillait à certains de ses clients l'achat de ce CDO (par exemple la banque allemande IKB, qui a perdu 150 mil $ dans l'opération), affirmant que les titres sur lesquels était adossé ce CDO avaient été choisis par un tiers indépendant. Le SEC américain et la FSA britannique ont porté plainte en avril 2010 contre la banque et un des employés (le Français Fabrice Tourre) ayant participé au montage.

En février 2010, on apprend que Goldman Sachs, qui avait aidé la Grèce en 2001 à dissimuler ses nouvelles dettes lors de son entrée dans la zone euro, aurait spéculé sur des CDS (Credit Default Swaps) liés à la dette grecque, alourdissant ainsi encore davantage le coût de la dette. "Il est bien évidemment contre-productif d'utiliser ces instruments financiers d'une manière qui revient à déstabiliser intentionnellement un pays ou une entreprise" a indiqué Ben Bernanke (cité par le Figaro) ; contre-productif... sauf Goldman Sachs.

Après les titres adossés aux crédits subprimes, après les dérivés de matières premières et d'énergie, voici les dérivés de dette des Etats. Les spéculateurs ont mis à la rue des milliers d'Américains, affamé des millions de pauvres dans les pays en développement. Maintenant, ils envisagent de mettre en faillite la Grèce ou l'Espagne. C'est à se demander si ces gens (et leurs complices) doivent être condamnés pour des délits financiers ou pour des crimes contre l'Humanité.

 

JP Morgan Chase : rachat de Bear Stearns puis de Washington Mutual. Devient en 2009 une des plus grandes banques de détail aux côtés de Bank of America et de Wells Fargo. Bénéfices de 3.3 mds $ au 1er trim 2010 (l'activité de banque d'investissement compensant les pertes sur les activités de crédit aux particuliers)

Wells Fargo : rachat de Wachovia, devient la 4e banque des Etats-Unis en termes d'actifs et la 2e en termes de dépôts.

PNC : absorbe National City et devient la 5e banques des Etats-Unis en termes d'actifs (291 mds $ fin 2008).

Barclays : rachat de la plupart des actifs de Lehman Brothers (sauf immobilier). Elle passe de 12000 salariés à 20000 courant 2008-2009.

Santarder : banque espagnole ayant racheté Alliance & Leicester ainsi qu'une partie de Bradford & Bingley. Rachat d'actifs de Citigroup dans l'activité de prêts automobile en juin 2010 (3.2 mds $)

De manière générale, les banques ont retrouvé des résultats positifs en 2009, grâce à leurs activités de marché, c'est-à-dire grâce à la spéculation.

Comment les marchés jugent de la santé et de l'avenir des banques : l'exemple de l'activité de Soros Fund Management, le fonds du milliardaire Georges Soros.

Courant 2009, le fonds achète 94.7 millions d'actions de Citigroup (dont le cours est passé de 55 $ en 2007 à 2 $ en 2009). Au 1er Trim. 2010, la quasi totalité des titres est revendue (source : La Tribune du 18/05/2010). Interprétation que l'on peut suggérer : les marchés ont surréagi à la baisse en 2009 (on achète), cependant, à terme, l'avenir de Citigroup semble compromis (on vend).

Au cours du 1er Trim. 2010, le nombre d'actions JP Morgan Chase & Co détenu par le fonds est passé de 4.7 mil à 114.7 mil (Ibid). Interprétation : comme le 1er Trim 2010 peut difficilement être vu comme une période de sous-évaluation, l'achat se justifie par les perspectives de la banque à moyen-long terme (donc achetez vous aussi !).

 

Injections de liquidités

Taux directeurs

Mesures non conventionnelles

Réserve Fédérale américaine

(Ben Bernanke)

Plusieurs centaines de mds de dollars entre août et décembre 2007.

41 mds de dollars en novembre 2007.

20+20 mds de dollars en décembre 2007

30+30 mds de dollars en janvier 2008

30+30 mds de dollars en février  2008.

50+50 mds de dollars en mars 2008

50+50 mds de dollars en avril 2008.

75+75 mds par semaine en mai 2008.

Principal taux directeur (taux des Fed funds)

Septembre 2007 - Juin 2008 ()

Série de baisses. Baisse de 50 pts à 4,75% en septembre 2007,

Octobre 2007 : 4,50%,

Décembre 2007 : 4,25%,

Janvier 2008 : 3%,

Mars 2008 : 2,25%,

Avril 2008 : 2%.

Baisse stoppée en juin 2008.

Octobre 2008 - Décembre 2008 ()

Reprise de la baisse. Baisse de 50 pts à 1,5% puis de 50 pts à 1% en octobre 2008,

Décembre 2008 : fourchette de 0 à 0,25%.

Taux d'escompte (Discount window)

Refinancement direct auprès du Federal Reserve System (équivalent peu utilisé de la Facilité permanente de la BCE).

Février 2010 : relèvement de 0.5% à 0.75%.

Décembre 2007 :  Instauration de la TAF (Terme Auction Facility) : élargissement des institutions autorisées à se refinancer auprès de la Fed et élargissement de la gamme des collatéraux admis.

Mars 2008 : - Echanges temporaires de titres hypothécaires contre des emprunts d'Etat (200 mds de dollars),

- Prêts de titres du Trésor pour 200 mds (contre des obligations adossées à des crédits immobiliers et notées AAA) afin de faciliter les opérations de refinancement.

Mai 2008 : élargissement de la gamme de titres acceptés en garantie lors des opérations de refinancement (titres adossés à des créances, classés AAA).

Septembre 2008 : Instauration de la AMLF (Asset-Backed Commercial Paper Money Market Mutual Fund Liquidity Facility)

Octobre 2008 : Instauration de la MMIFF (Money Market Investor Funding Facility)

Novembre 2008 : Instauration de la TALF (Term Asset-Backed Securities Loan Facility)

Mars 2009 : élargissement des collatéraux à 4 nouveaux ABS.

Août 2010 : annonce du maintien de la taille du bilan de Fed. Autrement dit, la Fed achètera autant de titres que nécessaire pour que la taille de son bilan de descende pas sous un certain plancher.

Novembre 2010 : la Fed décide de racheter pour 600 mds $ de bons du Trésor d'ici juin 2011 pour soutenir l'activité.

Banque Centrale Européenne

(Jean-Claude Trichet puis Mario Draghi à partir de novembre 2011)

Décembre 2007 : prêt en quantité illimitée pour deux semaines avec garantie de l'anonymat et au taux de 4,21%.

150 mds d'euros à 3 et 6 mois entre avril et juillet 2008.

Juin 2007 - Juillet 2008 (=) Statut quo à 4% .

Juillet 2008 ()

 Augmentation à 4,25%.

 Octobre 2008 - mai 2009 () Série de baisses. 3,75% en octobre 2008 puis 3,25% en novembre, 2,5% en décembre, 2% en janvier 2009, 1,5% en mars 2009, 1,25% en avril 2009, 1% en mai 2009.

Mai 2009 - Avril 2011 (=)statut quo à 1%

Avril 2011 - Juillet 2011 () mouvement de hausse. 1.25% en avril 2011, 1.50% en juillet 2011.

A partir de Novembre 2011 ()

mouvement de baisse. 1.25% en novembre 2011, 1% en décembre 2011, 0.75% en juillet 2012.

Mai 2009 : lancement d'opérations de refinancement à 1 an (contre 6 mois pour les opérations de long terme auparavant) ; lancement d'un programme d'achat d'obligations sécurisées (émises par les banques et couvertes par des crédits ou créances au secteur public) pour 60 mds €.

Mai 2010 (crise grecque) : lancement d'opérations de rachats d'obligations d'Etat (73.5 mds € de rachats entre mai en décembre 2010).pour 60 mds €.

Décembre 2011 : lancement d'opérations de refinancement à long terme (LTRO) à 3 ans.

Bank of England

62 mds d'euros en avril 2008

Décembre 2007 - Mars 2009 ()

 Série de baisses. Baisse de 25 pts à 5,5% en décembre 2007,  5,25% en février 2008, 5% en avril 2008, 4,5% en octobre 2008, 3% en novembre 2008, 2% en décembre 2008, 1,5% en janvier 2009, 1% en février 2009 (jamais vu depuis 1694), 0,5% en mars 2009.

A partir de mars 2009 (=)

Statut quo à 0,5%

Echanges de titres pour 63 mds d'euros le 21 avril 2008.

 

Bank of Japan

 

Mars 2001 - Juillet 2006

Le taux est à zéro.

Juillet 2006 - Février 2007

Légère hausse mais les taux restent proches de zéro : 0.25% en juillet 2006, 0.5% en février 2007.

Octobre 2008 - Octobre 2010

Tendance baissière.

Décembre 2008 : 0.1%,

Octobre 2010 : entre 0 et 0.1%.

A partir d'Octobre 2010

Statut quo entre 0 et 0.1%.

Décembre 2009 : création d'une facilité de prêt de liquidités en faveur des banques (facilité augmentée en mars puis en août 2010)

Octobre 2010 : création d'un fonds (35000 mds yens = 305 mds €) pour acheter des actifs (emprunts d'Etat, billets de trésorerie, produits de titrisation)

Février 2012 : l'enveloppe pour les achats d'obligations d'Etat japonaises est augmentée de 10000 mds yens (soit 65000 mds au total)

 

Actions Concertées Banques centrales concernées Dispositions
Décembre 2007 Banque du Canada, Banque Nationale Suisse (BNS), BCE, Fed, Banque d'Angleterre (BoE) Injections simultanées de liquidités

Dans le cadre de la TAF : Opérations de swaps (la Fed fournit plus de 20 mds de dollars à la BCE et à la BNS pour assouvir la soif de dollars des banques commerciales européennes)

Mars 2008 Banque du Canada,  BNS, BCE, Fed, BoE Extension des accords de swaps : La Fed fait passer de 10 à 30 mds de dollars la ligne de crédit ouverte à la BCE et de 2 à 6 mds celle de la BNS.
Mai 2008 Fed, BCE et BNS La Fed porte de 30 mds à 50 mds de dollars le montant des liquidités fournies à la BCE et de 6 mds à 12 mds de dollars le montant des liquidités fournies à la BNS.
Automne 2008 Fed, BCE, BoE, BoJ, BNS La Fed ouvre une ligne de tirage en dollars illimitée jusqu'en avril 2009.
Avril 2009 Fed, BCE, BoE, BoJ, BNS Opérations de swaps 'dans l'autre sens' permettant à la Fed d'alimenter des institutions financières américaines en euros (80 mds), en yens (10000 mds), en livre sterling (30 mds) et en francs suisses (40 mds)